Pascal domine allègrement Bute

Par Jean-Luc Autret

L’affrontement tant souhaité des milliers d’amateurs a enfin eu lieu. Lors de l’entrée des deux boxeurs, il était évident que la foule préférait le Roumain. Le combat les a certainement laissés sur leur appétit.

L’ensemble du combat a été largement dominé par Jean Pascal. Bien qu’il n’ait souvent été l’agresseur que Durant  quelques dizaines de secondes par round, il en a fait suffisamment pour remporter huit à dix rounds. Une large partie des 20 000 spectateurs ont eu beau scander « Bute Bute Bute » à de nombreuses reprises, celui-ci a été hésitant jusqu’au dernier round. Les juges ont tranché (116-112, 117-110 et 117-111) en faveur de Pascal.

Les inconditionnels partisans du Roumain peuvent toujours garder en mémoire ce 12e round, mais il est clair que Jean Pascal lui a servi une leçon de boxe. Tout au long du duel, Pascal dictait le rythme du combat. En fait, Bute lançait des jabs qui n’avaient aucun impact, il a été incapable d’adapter sa stratégie au boxeur d’origine haïtienne.

En conférence de presse

Le clan Bute s’est présenté assez rapidement devant les journalistes. Bute a déclaré être incapable d’expliquer pourquoi il était si hésitant. Il a reconnu que Jean avait été meilleur que lui et l’a félicité. 12 Rounds.ca lui a demandé quelle note sur dix il s’accordait, son choix s’est arrêté sur un petit six.

Il sera normal que le Roumain veuille évaluer sérieusement ce qu’il souhaite pour la suite de sa carrière. Rappelons qu’avant d’affronter Carl Froch, Bute parlait déjà de disputer seulement deux à trois combats avant d’accrocher les gants pour de bon. Certes, il y aura toujours un public prêt à l’appuyer, mais ne comptez pas sur la télé américaine pour lui assurer une bourse importante.

Du côté de GYM, les sourires étaient bien plus présents. Pascal a d’abord remercié ses admirateurs, son équipe d’entraîneurs, soulignant à nouveau l’apport indéniable de Roy Jones et de son équipe médicale qui lui ont permis de rester en santé tout au long du camp d’entraînement.

Par la suite, le nouveau champion WBC Diamant a expliqué qu’il avait comme plan de match d’être le plus dominant sur le ring. C’est qu’il a fait pendant onze rounds. En ce qui concerne le dernier échange, Pascal affirme que c’est lui qui a choisi de se laisser frapper par Bute. Il souhaitait que le Roumain se fatigue pour ensuite lui passer le KO.

Sans surprise, Pascal n’a pas sur son écran radar Stevenson; il semble que ce combat soit dans les plans seulement pour 2015. Immédiatement après le combat, il a souhaité Chavez Jr et Froch, puis le lendemain, le nom de Bernard Hopkins s’est ajouté à la liste de souhaits. Par contre, avant de négocier son prochain combat, il devra rencontrer Yvon Michel pour renouveler son entente contractuelle avec lui.

Perez VS Takam

Les deux poids lourds ont offert un combat qui ne restera pas gravé très profondément dans la mémoire des spectateurs. Après les dix rounds, les trois juges ont été incapables de choisir un gagnant entre Mike Perez (20-0-1, 12 KO) et Carlos Takam (29-1-1, 23 KO). Le juge Fran Garza a déposé une carte de 96-94 en faveur de Takam et les deux autres ont remis des cartes de 95-95. Bref, ce fut un combat nul majoritaire.

Difficile combat pour Alvarez

Chez les mi-lourds, le duel entre Eleider Alvarez  (14-0-0, 8 KO) et Andy Gardiner (10-1-0, 6 KO) a certainement été le duel de la soirée. Le scénario prévu par mon collège Martin Achard s’est sensiblement réalisé.

Notons qu’Alvarez a subi une coupure au-dessus de l’œil gauche au 7e round. La fin du 8e a été endiablée, tandis que Gardiner dominait le round, Alvarez lui a fait plier les genous dans les dernières secondes. Après 10 rounds endiablés, les juges remettent des cartes en faveur d’Alvarez à la grande déception d’une partie de la foule.

En conférence de presse  

Encore fâché par le dénouement du combat, Alvarez s’est présenté devant les médias en affirmant qu’il s’était préparé pour un combat de 12 rounds et qu’il avait dû revoir son plan de match suite à son changement d’adversaire. Il considère que ce combat a été plus difficile que celui contre Miranda.

Concernant son accrochage avec Éric Bélanger après la fin du duel, il a affirmé que celui-ci lui a dit « F**K You ». Le montréalais d’origine colombienne est encore fâché par un tweet de Bélanger concernant la médiocrité du café colombien. Alvarez désire se battre en championnat du monde en 2014.

Suite à la déclaration d’Alvarez, nous nous sommes rendus dans le vestiaire de Gardiner pour nous entretenir avec lui et son entraîneur. Le boxeur d’Ottawa nous a déclaré être satisfait de sa performance, et que, bien entendu, il aurait préféré l’emporter. Il considère que c’est plus lui qui a perdu le combat qu’Alvarez qui l’a remporté. Il souligne que la plus grande force d’Alvarez est son jeu de pieds. Gardiner rappelle qu’il a fait du sparring avec Bute, Pascal, Alvarez et Beterbiev, et qu’il les considère tous comme des boxeurs de l’élite mondiale.

À propos de l’altercation à la fin du combat, Bélanger affirme qu’il a plutôt félicité Alvarez pour la qualité du combat. Il regrette que le Colombien se soit fâché qu’il lui ait lancé un défi. Au contraire, l’entraîneur considère qu’Alvarez devrait être flatté: Gardiner vise les meilleurs et ils le considèrent ainsi.

Gauthier nous offre une autre guerre

Sébastien Gauthier (22-4-1, 14 KO) et le Mexicain Javier Franco (20-11-3, 10 KO) ont tout donné dans ce combat de huit rounds chez les 118 livres. Chaque round a été chaudement disputé, mais la deuxième moitié du combat a été à l’avantage du boxeur de St-Jérôme. Au terme du duel, les trois juges ont été incapables de choisir un gagnant, en fait un seul a vu Gauthier gagnant. Il s’agit donc d’une nulle majoritaire (76-76, 78-74,76-76).

En conférence de presse, Gauthier a expliqué qu’il considérait avoir gagné le combat parce qu’il avait contrôlé l’action avec son jab. Le boxeur de 31 ans prendra du temps de repos avant de réfléchcir aux prochaines étapes. Ce combat nul, jumelé à la défaite de Bute, n’augure rien de bon pour la suite de sa carrière puisqu’il est grandement associé au groupe InterBox.

Zewski remporte sa 23e victoire

Le Trifluvien de 24 ans, Mikael Zewski (23-0-0, 18 KO) est impliqué dans un combat de huit rounds pour la huitième fois. Il s’agit fort probablement d’un record québécois. Son opposant est un Polonais, Krzysztof Szot (18-10-1, 5 KO). Sans surprise, Zewski domine chaque échange. Peu de temps après une chute, l’arbitre Steve St-Germain met un terme au combat à 46 secondes du septième round.

Devant les journalistes, le volubile boxeur a expliqué que ce combat avait été un scénario rêvé pour lui. Il a pu, non seulement, compléter plusieurs rounds mais il a enregistré un KO. Présentement classé 12e à la NABO, il aimerait se battre pour ce titre actuellement vacant lors de son prochain combat. Notons que Kevin Bizier est considéré comme le 8e à ce même classement.

Yves Ulyssse Jr remporte son premier combat

Le premier round chez les professionnels pour Yves Ulysse Jr se passe très bien. Il est en mesure d’envoyer au tapis à deux reprises son rival, le Belge d’origine grecque Evaggelos Tsirimokos (6-4-1, 1 KO).

Le second et le troisième échange forcent le montréalais à chercher des solutions qui semblaient plus évidentes dans le premier round.  À 1 min 51 secondes du quatrième round, l’arbitre Steve St-Germain met un terme au duel inégal.

Évidemment souriant après son combat, Ulysse s’est lui-même attribué une note de 7/10. Après le premier round, il était tellement excité que ça lui a pris un peu de temps pour bien appliquer ses techniques de boxe.

Retour réussi pour Rivas

Le Montréalais d’origine colombienne, Oscar Rivas (13-0-0, 8 KO) effectue un retour sur le ring suite à une grave blessure à un œil. En effet, sa carrière pugilistique est passée bien proche de se terminer abruptement. Pour ce combat de retour, le promoteur GYM a été en mesure de lui trouver un ancien olympien, Shawn Cox (17-5-0, 16 KO), en remplacement d’Éric Barrak.

La domination du Colombien est flagrante au fur et à mesure que le combat avance. Cox visite le plancher au second round après avoir été atteint d’une lourde droite au menton. L’arbitre Albert Padulo Jr aurait pu arrêter le duel inégal un peu plus vite. Il a finalement tranché à 2 min 53 secondes du troisième round.

Beterbiev prend son temps

Alors que son promoteur nous affirme qu’Artur Beterbiev (4-0-0, 4 KO) est déjà prêt pour l’élite mondiale, le Tchétchène a pris quatre rounds pour se débarrasser de son rival, le Français Gabriel Lecronier (16-26-3, 1 KO). Le cousin nous a surpris par sa résistance et sa vivacité pendant trois rounds. Par contre, dès le début du quatrième, il devenait clair que la fin approchait. Un crochet de droite a finalement envoyé le Français au sol, puis quelques instants plus tard, l’arbitre a sagement arrêté le combat. La victoire, par TKO,  a été enregistrée à 2 min 44 secondes du 4e round.

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