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Soirée amère pour Francis Lafrenière

Par Jean-Philippe Arcand

Bien peu de boxeurs – en supposant qu’il y en ait – peuvent se vanter d’avoir plus de volonté et de cœur au ventre que Francis Lafrenière dans l’arène. Mais parfois, toute la volonté du monde ne suffit pas.

L’athlète de Coteau-du-Lac l’a appris à la dure jeudi soir, au Casino de Montréal, alors qu’il été désagréablement surpris par l’Albertain Albert Onolunose (22-2-1, 7 K.-O.), qui l’a vaincu par décision majoritaire (97-93, 96-94, 95-95).

En plus de voir sa séquence de 13 victoires consécutives prendre fin, Lafrenière (16-6-2, 9 K.-O.) perd son titre NABO des poids moyens. «Honnêtement, je ne sais pas quoi dire. Je suis surpris. Nous nous étions bien préparés», a-t-il laissé tomber, visiblement sonné par le résultat.

Fidèle à ses habitudes, Lafrenière (16-6-2, 9 K.-O.) a passé le combat le nez collé dans le visage de son rival, livrant presque un combat hybride de boxe et de lutte. Or, Onolunose avait de toute évidence décidé d’adopter une stratégie semblable. Résultat : une guerre de tranchées avec des frappes à bout portant et beaucoup, beaucoup d’accrochage.

«Je pense que j’ai donné de bons coups. Mais je pense qu’il ne voulait pas se battre», a déploré Lafrenière, reprochant à Onolunose d’avoir passé l’affrontement à l’accrocher pour ne pas avoir à en découdre avec lui aux poings.

« Il avait tellement l’air fatigué après deux ou trois rounds. Il voulait toujours accrocher. Et quand j’utilisais mon jab, c’est vrai que ça allait bien. On était sûrs de pouvoir faire plus ».

-Francis Lafrenière

Son entraîneur Otis Grant, pour sa part, aurait voulu que l’arbitre Sparkle Lee – qui, de mémoire de journaliste, est la première femme à officier un combat de boxe au Québec – sévisse à l’endroit d’Onolunose pour ses accrochages répétés. Qu’on soit d’accord ou non avec lui, on ne peut nier que Lee a accompli un travail remarquable dans l’ensemble durant ce combat.

Il sera maintenant intéressant de voir ce que ce revers signifiera pour la suite de la carrière de Lafrenière. Dans l’immédiat, cependant, ceux qui espéraient toujours le voir affronter Steven Butler devront sans doute prendre leur mal en patience. La perte de sa ceinture rend le duel bien moins intéressant pour le camp Butler.

«Je suis un exemple de détermination et de persévérance, a rappelé Lafrenière. On va continuer là-dessus. On va discuter avec la gang de ce qui s’en vient. J’aimerais revenir assez vite. Je ne comprends pas ce qui s’est passé ».

Chose certaine, il faudra plus qu’une défaite pour anéantir sa bonne humeur contagieuse. Il fallait le voir à la sortie du Cabaret du Casino, le visage rougi et tuméfié, en train de discuter et prendre des photos avec un groupe d’amateurs massés autour de machines à sous. Non, ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle The People’s Champ.

Solide Mbilli

En demi-finale, Christian Mbilli (8-0, 8 K.-O.) est demeuré parfait avec brio en passant le knock-out au Mexicain Jesus Gurrola (24-13-3, 12 K.-O.) à 1 :45 du deuxième round.

Le jeune Français n’a pas mis de temps à faire la démonstration de son grand talent en imposant sa loi dès les premiers instants du duel. Précis, puissant et méthodique, Mbilli donnait du fil à retordre à son adversaire après seulement quelques secondes.

Au deuxième engagement, il a envoyé Gurrola au plancher une première fois en le pilonnant sans merci dans le coin de l’arène. Mbilli a achevé les hostilités un instant plus tard, grâce à un vif coup au corps qui n’a laissé aucune chance au Mexicain.

Les autres résultats

Les combats de Dario Bredicean (16-0, 4 K.-O.) passent rarement à l’histoire, et son duel de jeudi soir face au Mexicain Guillermo Romero (12-5, 9 K.-O.) n’a pas fait exception à la règle. Cette fois, le protégé de Lucian Bute l’a emporté par décision unanime (60-53 partout) face à un adversaire qui s’est surtout fait remarquer pour ses coups bas, qui lui ont d’ailleurs coûté un point au troisième round.

Louisbert Altidor (7-2, 3 K.-O.) a vaincu le Mexicain Genaro Ortiz (8-3-1, 4 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 1 :41 du quatrième round. Après trois assauts sans histoire, le boxeur de Longueuil a envoyé son adversaire au plancher deux fois au round suivant. La deuxième chute fut celle de trop pour Ortiz, terrassé par un vif coup au corps.

En début de gala, Terry Osias (3-0, 1 K.-O.) a signé un premier knock-out en carrière en ne faisant qu’une bouchée du Mexicain Jorge David Vargas (3-2) par arrêt de l’arbitre à 2 :57 du deuxième round. Manifestement pas de calibre, Vargas a visité le tapis à quatre reprises au cours de l’affrontement. Voyant qu’il n’arrivait plus à se défendre, l’officiel Yvon Goulet a sagement mis un terme aux hostilités.

Notons enfin que Shakeel Phinn, qui devait assurer la demi-finale de la soirée à l’origine, n’a pu monter dans le ring comme prévu. Son adversaire, le Polonais Remigiusz Woz, a échoué un test sanguin obligatoire. Phinn se battra toutefois au Casino le 19 avril.

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