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Après l’Espagne, la Belgique pour Sylvera Louis

Par Jean-Luc Autret

Il y a deux mois, nous vous avions parlé du défi qui attendait Sylvera Louis (7-3-0, 3 KO) à Barcelone le 24 octobre dernier. Il n’est pas dans nos habitudes de nous citer nous-même ou de nous décerner le titre d’expert, mais cette fois-là nous avions visé plus que juste: «Qui sait en cas de victoire dans la capitale de la Catalogue, il attirera peut-être le regard de quelques bonzes européens».

Peu de temps après son gain en Catalogne, Louis a reçu des offres pour des combats intéressants en Pologne, en Hongrie et en Belgique. C’est finalement les cousins francophones qui auront l’opportunité de le voir en action ce samedi face à Ryad Merhy (17-0-0, 14 KO), un jeune boxeur qui fait ses classes dans le pays de Laurent Ciman.

Retour sur le combat à Barcelone

Pour ceux qui l’ignorent, le champion canadien des lourds-légers a surpris le champion d’Espagne des moins de 200 livres avec un KO au septième round. Cesar Cordoba détenait alors une fiche de 9-0-0 avec 8 KO. «J’ai eu de la difficulté à m’ajuster à Cordoba. Il s’agit probablement d’un gaucher qui boxe droitier parce que sa gauche était vraiment puissante, surtout son crochet, alors que sa droite ne me faisait absolument pas mal. Comme c’était un huit rounds, j’ai eu le temps de trouver mon rythme. Je savais que je perdais si on allait à la carte des juges, mais j’ai l’expérience des combats sur la route et je sais profiter de mes opportunités», rappelle celui qui a notamment vaincu Éric Martel à Québec en 2011, l’actuel champion canadien des lourds Dillon Carman à Mississauga en 2013, et Didier Bence à Toronto en 2014.

Tel que mentionné en introduction, le téléphone a sonné rapidement chez le co-propriétaire du club de boxe Underdog après sa victoire. Il a ainsi pu négocier à la hausse son prochain combat qui aura lieu moins de deux mois après son voyage à Barcelone. Toujours boxeur sans attache, que ce soit avec un promoteur canadien ou européen, Louis n’a jamais eu deux combats aussi rapprochés. En fait, la plupart du temps, il y a de six à douze mois entre ses performances sur le ring.

Un peu plus de deux semaines après son triomphe en Catalogue, l’entente avec le promoteur de Ryad Merhy, qui porte le charmant nom de 12 rounds Promotion, était signée. En plus d’avoir l’occasion de se battre pendant 12 rounds, Sylvera Louis pourra mettre la main sur le titre WBC International argenté des lourds-légers. Cette ceinture mineure permettra au vainqueur de faire partie du top 40 de la WBC. On peut donc la comparer au titre Continental des Amériques.

Qui est Ryad Merhy ?

Âgé de 23 ans,  Ryad Merhy est le fils d’un père libanais et d’une mère ivoirienne. Il est arrivé à l’âge de trois ans en Belgique. Comme bien d’autres jeunes, il est agité et, à 14 ans, après avoir essayé le judo pendant une semaine, il tente sa chance dans un club de boxe. Après deux ans d’entraînement, il se met à la compétition, Il obtient rapidement du succès et remporte le titre de Champion de la ligue francophone belge en 2010, puis celui de Champion de Belgique en 2011. Sa fiche amateur (12-4-1) démontre bien à quel point le niveau de la boxe belge est peu développé.

En 2012, il se retrouve à Miami pendant trois semaines après huit mois dans les Caraïbes à faire tous les boulots possibles pour gagner sa vie. Son passage au célèbre 5th Street Gym lui permet de retrouver son amour pour la boxe et cette expérience l’amène chez les pros en juin 2013.

«Pour l’avoir vu sur quelques vidéos, je trouve qu’il boxe bien, il semble solide et il est explosif. Physiquement, c’est un mini-Oscar Rivas. Mon objectif pour ce combat-là est d’être plus constant dans mon niveau d’énergie. J’ai l’habitude de laisser mes rivaux se fatiguer, j’aimerais imposer le respect plus rapidement», affirme celui qui quittera le Québec mercredi en compagnie de Réginald Laguerre de l’Académie de boxe Parc-Extension.

Le jeune espoir belge est appuyé par un promoteur et toute une équipe semblable à ce que les boxeurs québécois reçoivent comme appui par les promoteurs d’ici. Lauréat du prix Gant d’Or en octobre dernier, Ryad Merhy est actuellement considéré comme le meilleur boxeur pro de son pays. Cependant, bien qu’il détienne une brillante fiche de 17-0-0, 14 KO, ses adversaires ont un parcours cumulatif de 167-191-18.

Pour les amateurs d’histoire sachez que seulement quatre Belges se sont battus en championnat du monde. Stéphane Jamoye, chez les coqs, a perdu au Japon en 2014, Jean-Pierre Coopman a été vaincu par Mohamed Ali en 1976, chez les poids plumes, Jean-Marc Renard a été passé KO en 1989 et Alex Miskirtchian a perdu par décision unanime en mai 2014.

Et après la Belgique ?

« Sly » est philosophe pour la suite de sa carrière de boxeur. Il considère ce combat-là comme un cadeau de Noël une semaine à l’avance. «J’ai pris beaucoup d’expérience en Espagne ce qui me sera fort utile samedi. Je vais tout donner pour l’emporter et peu importe le verdict je vais être fier de ma performance», conclut celui qui se retrouve au 52e rang mondial de sa division selon le site boxrec.com. En cas de victoire, les probabilités qu’il visite d’autres pays européens en 2016 seront très fortes.

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