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Ghislain Maduma, en mission à Londres

Par Jean-Luc Autret

Champion NABF des poids légers et aspirant no 3 à la WBC et 4e à l’IBF, Ghislain Maduma (16-0-0, 10 KO) participe ce samedi à l’important gala au Wembley Stadium à Londres, qui se clôturera par la reprise du duel Carl Froch VS George Groves. Il s’agit du combat le plus important pour la carrière de Maduma, puisqu’il se frottera à Kevin Mitchell (37-2-0, 27 KO) dans l’espoir de devenir l’aspirant obligatoire à l’IBF. Nous l’avons rencontré peu de temps avant qu’il prenne l’avion pour le pays de Joe Calzaghe.

Une longue préparation

Le protégé de Mike Moffa est en préparation depuis longtemps pour ce combat qui lui ouvre la porte à un championnat du monde. « Avant de signer le contrat pour affronter Mitchell, je me préparais pour un combat avec John Molina, qui a préféré affronter Lucas Martin Matthysse il y a un mois. Lorsque Molina s’est retiré, nous avons pu nous entendre rapidement avec le clan Mitchell. Il est un boxeur de classe mondiale, nous sommes dans la même position actuellement. Pour avoir droit à mon combat de championnat du monde, je dois le vaincre, un point c’est tout », explique Ghislain Maduma.

Le boxeur de 29 ans est à l’entraînement depuis plus de deux mois en ayant en tête l’Anglais du même âge. Sa condition physique est toujours aussi impressionnante. Il a suivi les mêmes séances de conditionnement que David Lemieux qui n’a fait qu’une bouchée de Fernando Guerrero.

« Mitchell lance bien ses coups, mais il ne lance pas souvent. Je me suis entraîné jusqu’à trois fois par jour et j’ai pu compter sur deux styles de partenaires pour être prêt à tout ce qu’il pourrait faire sur le ring », ajoute le champion NABF.  

Un événement plus que majeur

Si le Québec a connu l’effervescence à l’approche du gala Pascal VS Bute, les Anglais ont été gâtés par le premier Froch Vs Groves qui s’est terminé par une fin abrupte en novembre dernier. L’intérêt là-bas est tellement grand pour la revanche que ça se tiendra au Wembley Stadium. L’amphithéâtre peut accueillir 90 000 spectateurs, il s’agit du 2e plus grand stade en Europe. Quelque 80 000 fans de boxe se présenteront dans ce lieu normalement dédié au soccer.

« C’est quand la dernière fois qu’il y a eu une telle foule pour un gala de boxe? Je suis vraiment privilégié de participer à ça. C’est historique et je me suis préparé en conséquence. Si je n’entends pas la foule, c’est bon signe en ma faveur, si par contre elle est bruyante je saurai que je dois en faire plus. Mais peu importe la réaction de la foule, il y a seulement deux boxeurs sur le ring et ni lui ni moi, nous ne nous sommes battus devant autant de spectateurs », déclare celui qui a quitté le Québec vendredi de la semaine dernière pour éviter d’être affecté par le décalage horaire.

Pour mieux connaître Kevin Mitchell

L’Anglais de 29 ans est plus jeune que le Montréalais de seulement dix mois, mais son expérience chez les pros est de loin supérieure à Maduma. Il s’agit probablement du plus grand avantage de celui qui boxe de façon professionnelle depuis 2003. Son duel samedi sera son quarantième alors que le Québécois en sera seulement à son 17e. De plus, Mitchell a un meilleur ratio de KO, 69% face à 63% et il s’est battu à deux reprises pour un titre mondial.

À chaque fois, le titre WBO était à l’enjeu et il s’est incliné par arrêt de l’arbitre. D’abord face à Michael Katsidis en mai 2010 puis contre Ricky Burns en septembre 2012. Il a remonté la pente depuis au point d’être classé 5e à l’IBF.


« Je reconnais et respecte son expérience, mais je crois que c’est le talent qui gagne les combats. Il a une bonne technique, mais je suis plus rapide autant de mes mains que de mes jambes. Il va avoir besoin de son expérience pour rester debout. Je ne crois pas que ça va aller à la limite. Je vais y aller “all in” comme on dit. Je veux construire mon KO avec ma précision et ma vitesse. Je devrai rester calme et alerte, je sais que ma condition physique va m’amener des opportunités », affirme celui qui ne veut pas penser à Miguel Vazquez, le champion IBF, avant dimanche.

Un voyage quasi familial

Ghislain Maduma est arrivé au Québec à l’âge de douze ans en compagnie de sa sœur et de deux de ses cousines. C’est l’un de ses oncles qui a pris soin d’eux et un soir en 2000, alors qu’il regardait Roy Jones Jr avec lui, il a déclaré : « C’est facile ce qu’il fait, je suis sûr que je pourrais faire ça !!!». Il m’a répondu : « OK, je t’inscris dans un club de boxe ». C’est ainsi qu’il a commencé à s’entraîner au club de boxe Champion à l’été de ses quinze ans.

Son père n’a jamais été d’accord avec l’idée de pratiquer un tel sport de combat, mais il l’a aidé à devenir membre de l’équipe nationale congolaise avec comme objectif de devenir olympien. Samedi soir, le paternel de Ghislain a fait le voyage de l’Afrique vers Londres avec cinq de ses amis. De plus, le boxeur a un demi-frère qui réside à Londres depuis quelques années qui sera aussi sur place. Selon le protégé de Camille Estephan, il pourra compter sur environ deux douzaines de supporteurs.

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