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Jean Pascal aura la chance qu’il voulait

Plusieurs ont sourcillé en juillet lorsque Jean Pascal, tout juste après avoir triomphé de Steve Bossé à Laval, a déclaré vouloir se battre en championnat du monde dans un avenir rapproché, évoquant notamment le nom de Dmitry Bivol.

Comme si un boxeur de 35 ans tout juste sorti de la retraite, et pour lequel les dernières années n’avaient pas été tendres, aurait une quelconque chance de se voir offrir une telle occasion – encore moins d’en sortir victorieux. Surtout contre Bivol, champion WBA des mi-lourds, un pugiliste en pleine ascension. Le projet relevait, à première vue, de l’utopie la plus pure.

Eh bien, à l’évidence, il existe des utopies plus réalisables que d’autres.

On a en effet appris lundi que Pascal (33-5-1, 20 K.-O.) se battra bel et bien contre Bivol (14-0, 11 K.-O.) dans un peu plus d’un mois, à savoir le 24 novembre à Atlantic City. Le combat sera diffusé sur les ondes de HBO, avant que la vénérable chaîne tire sa révérence du monde de la boxe.

Encore une fois, personne ne pourra reprocher à l’ex-champion WBC de se sauver des défis qui se dressent devant lui. Au contraire, il les pourchasse. Et c’est tout à son honneur. Sauf que celui qui l’attend contre Bivol s’annonce d’ores et déjà redoutable.

Le Russe de 27 ans, qui fut le partenaire d’entraînement de Pascal en prévision de l’un de ses duels contre Sergey Kovalev, se distingue entre autres par ses mains rapides et précises. Pascal aura-t-il ce qu’il faut pour suivre la cadence? Le Lavallois n’a certes plus la vitesse des beaux jours.

D’autre part, la question du poids pourrait – attention, alerte au jeu de mots facile, ici – peser lourd dans la balance. Rappelons que Pascal devait à l’origine remonter dans le ring le 9 novembre à Halifax pour y affronter Gary Kopas dans un combat chez les lourds-légers. Or, le récent décès du père de Pascal a forcé ce dernier à revoir ses plans, tant et si bien que le combat contre Kopas est (logiquement) tombé à l’eau.

Ainsi, s’il se préparait à disputer un combat à 200 lb, Pascal devra maintenant poursuivre son camp d’entraînement en prévision d’un affrontement à 175 lb. Bien que les pesées ne lui ont jamais posé problème, un tel écart n’est pas négligeable. Il faudra voir à quel point la coupe de poids sera éprouvante physiquement.

Là où Pascal possède un avantage sur Bivol, cependant, c’est sur le plan de l’expérience. Le Québécois s’est toujours montré très rusé dans l’arène, et certains de ses opposants en ont chèrement payé le prix. Si Pascal souhaite avoir la moindre chance de ravir la ceinture de son rival, il devra étaler tout son « boxing IQ », comme disent les Moldaves, afin de prouver qu’il a encore sa place parmi l’élite mondiale.

Avec la concrétisation d’un affrontement face à Bivol, Pascal exauce ainsi un souhait qu’il entretenait depuis un moment. Espérons pour lui qu’il n’y aura pas matière à trop de regrets le 25 novembre au matin.

Beterbiev et Alvarez aussi

Pascal ne sera pas le seul mi-lourd québécois à être occupé au cours des prochains mois. Loin de là.

D’abord, Artur Beterbiev (13-0, 13 K.-O.), qui vient de défendre pour une première fois son titre IBF face à Callum Johnson la semaine dernière, remontera dans le ring en décembre pour se mesurer à Joe Smith fils (24-2, 20 K.-O.). La date et l’endroit exacts de ce choc restent encore à déterminer.

Il s’agira donc d’un deuxième combat en autant de mois pour Beterbiev, et c’est tant mieux. À 33 ans et au sommet de sa carrière, il ne peut plus se permettre de demeurer inactif pendant de longues périodes, comme ce fut le cas ces dernières années pour les raisons que l’on sait. La rouille était d’ailleurs manifeste au début de son combat contre Johnson.

Enfin, Eleider Alvarez (24-0, 12 K.-O.) croisera de nouveau le fer avec Sergey Kovalev (32-3-1, 28 K.-O.) le 2 février, fort probablement à Frisco, au Texas. Il en sera bien sûr à une première défense de la ceinture WBO qu’il a subtilisée au Russe.

Kovalev avait qualifié son revers face à Alvarez d’« accident de parcours ». Une affirmation qui a piqué le Colombien au vif. La table est donc déjà mise pour une excitante revanche.

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