François «The Tank» Miville: «J’aime donner un show au public!»
Par Martin Achard
Le poids mi-lourd François Miville (7-1-0, 3 K.O.) s’est fait remarquer le 28 mars à Gatineau lorsqu’il a passé le K.O. d’un puissant crochet de la gauche au héros local Pascal Villeneuve dès le premier round, à l’occasion d’un combat local particulièrement attendu. Le boxeur du Club Éric Huard à Mascouche, âgé de 32 ans, a ainsi signé sa septième victoire d’affilée, en plus d’obtenir son triomphe le plus satisfaisant en carrière jusqu’à maintenant. Il s’est entretenu avec nous en début de semaine.
12rounds.ca: Tu as explosé de joie dans le ring après ta victoire contre Pascal Villeneuve. Qu’est-ce qui a rendu ce K.O. si satisfaisant pour toi?
F. Miville: Il représente le résultat de tous les efforts que j’ai mis à l’entraînement, dans un contexte où, en plus de la boxe, je dois travailler à temps plein et assumer la garde de mes enfants à temps partiel. C’est une vie de sacrifices, se présenter au gymnase vers 15h00 ou 16h00 après une journée de travail et une séance de course le matin, et y demeurer jusqu’à 21h00. En vue d’un combat, je m’entraîne six fois par semaine et je dois quelquefois amener mes enfants au gymnase avec moi.
Ma joie venait également du fait que je respecte beaucoup Pascal Villeneuve, qui est un très bon boxeur ayant compilé une belle fiche chez les amateurs. Il est passé par les mêmes étapes que moi à l’entraînement et s’est présenté dans le ring en parfaite forme. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, même si des gens de mon entourage ont fait des commentaires avant le combat, j’ai préféré pour ma part demeurer muet. Je voulais être entièrement concentré sur l’affrontement à venir.
Au final, je remercie d’une certaine façon Pascal Villeneuve. Comme dit l’expression: «Il faut être deux pour danser». Sans lui, il n’y aurait pas eu ce combat qui a créé beaucoup d’intérêt et a fait parler de moi.
12rounds.ca: Quels sont tes objectifs en boxe à court et à plus long terme?
F. Miville: Il est prévu que je remonte dans le ring en juin, contre un adversaire qui reste à déterminer, mais qui sera probablement un boxeur d’expérience. J’aimerais éventuellement me battre pour un championnat canadien, mais comme je n’ai pas de promoteur, il m’est en un sens difficile de me fixer des objectifs précis, car je dois plutôt saisir les occasions qui se présentent. L’important est donc de continuer à progresser, y compris à l’entraînement, jour après jour, semaine après semaine. J’en profite pour souligner à cet égard l’importance de mon équipe, composée d’Éric Huard, de Francesco et de Roberto Cotroni, et de Marc-André Lussier du Garage Fitness à Saint-Amable. Sans leur appui, il me serait impossible de continuer à avancer.
Cela dit, si un promoteur était disposé à m’offrir un contrat, ou si un commanditaire était disposé à m’appuyer suffisamment, je serais prêt à me dédier totalement à la boxe et à me fixer des objectifs ambitieux. J’ai un cœur gros comme la terre et je sais exactement ce qu’implique le fait d’être un athlète professionnel à temps plein, car j’ai joué professionnellement au hockey dans plusieurs ligues de hockey senior.
12rounds.ca: Quelle est l’origine de ton surnom, «The Tank», qui décrit bien ton style de boxe?
F. Miville: C’est un surnom qui vient du hockey. J’y étais explosif et spectaculaire. Je multipliais les mises en échec et je donnais le show, tout comme en boxe. Il n’est pas un hasard que mon combat contre Villeneuve ait suscité un tel engouement. Les gens savaient que quelque chose de spécial allait se passer dans le ring.
Je suis conscient de la situation que doivent vivre beaucoup de gens qui vont voir un gala de boxe. Ils ne font pas de gros salaires et doivent économiser deux ou trois semaines pour pouvoir s’acheter un billet. J’ai eu mes enfants au début de la vingtaine et j’ai donc moi-même vécu cette situation il y a quelques années. Il m’est déjà arrivé de devoir économiser pendant un mois pour aller voir jouer l’Impact. Dans de telles conditions, il est normal de vouloir assister à un spectacle de qualité. C’est donc pourquoi j’ai toujours aimé donner un show au public.
Crédit photo: Andréanne Lambert