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Connaissez-vous vraiment Rénald Boisvert ?

Claudio Misischia, Yves Ulysse Jr et Rénald Boisvert

Par Jean-Luc Autret

L’entraîneur-chef du réputé Club de boxe Champion est passé chez les pros en janvier dernier, mais il est loin d’être un nouveau venu dans le petit monde de la boxe québécoise. En plus de s’occuper d’Yves Ulysse Jr et de Steven Butler, Rénald Boisvert est aussi l’un des directeurs de stage de la Fédération Québécoise de Boxe Olympique depuis maintenant trois ans. Pour mieux vous le faire connaître, nous l’avons rencontré récemment dans son milieu de travail.

Des débuts fracassants

L’entraîneur-chef a découvert la boxe vers l’âge de 16-17 ans. Originaire de Pierreville, situé entre Sorel et Nicolet au Centre-du-Québec, il a créé une commotion dans sa famille dès son premier KO. « J’ai commencé en mettant les gants avec un ami dans la cuisine de mes parents et j’ai passé le KO à mon beau-frère de l’époque. Ma mère en parle encore aujourd’hui en racontant comment elle avait moppé du sang et ma sœur ne m’a pas parlé pendant plusieurs mois », raconte-t-il le sourire aux lèvres.

Vers l’âge de 19 ans, au début des années soixante-dix, Rénald prend la boxe plus au sérieux. Pour s’entraîner, il doit se rendre à Trois-Rivières chez Jim Girard, à Sorel chez « Kid » Millette ou à Drummondville. « C’était pauvre à cette époque-là, il n’y avait même pas de ring pour s’entraîner. La première fois que j’ai embarqué dans un ring c’est à Asbestos, j’ai même fait un combat sans être dans un ring », relate celui qui a fait une vingtaine de combats amateurs.

Étudiant à l’université, Rénald s’installe à Montréal et il s’entraîne avec l’Acadien Joey Durelle. «  J’ai beaucoup appris avec Durelle même s’il n’était pas un grand pédagogue. Après t’avoir frappé un bon coup, il t’expliquait pourquoi et qu’est-ce que tu n’avais pas bien fait, t’avais intérêt à comprendre vite !!! », ajoute-t-il.

Une longue pause

Au début des années quatre-vingt, Rénald passe de la boxe au soccer. Il sera absent des gymnases pendant dix-sept ans, outre que pour y acheter des billets. « En 97, j’étais écœuré de travailler dans le domaine du droit, et je ne pouvais plus jouer au soccer contre des jeunes de vingt ans. Je suis revenu à la boxe pour me garder en forme, deux mois plus tard, je remettais les gants et c’était reparti en grand », raconte celui qui a aujourd’hui 63 ans mais qui est bien loin de prendre sa retraite.

Dans les années qui suivent, Rénald donne un coup de main au club Champion mais il n’est pas satisfait du fonctionnement du gym. « J’ai appris différentes techniques d’entraînement en pratiquant le basketball aux niveaux collégial et universitaire et j’ai vécu les transformations au niveau du conditionnement physique et de la préparation. À mon grand désarroi, lors de mon retour à la boxe, j’ai constaté que rien n’avait changé, c’était très old school. Heureusement, Paul Evans m’a donné le goût de rester même si je ne pouvais pas faire de changements », explique le patient pédagogue.

Un grand passionné

En 2007, à la même époque de l’arrivée d’Yves Ulysse Junior au gym, Rénald devient l’entraîneur-chef du Club de boxe Champion. Après un court séjour de trois mois au gym Underdog, il prend en charge le club de la rue Bélanger et il y est toujours aujourd’hui.

Tout comme de nombreux passionnés, Rénald est un excessif. Dans le but d’éviter de se concentrer uniquement sur la boxe, il travaille aussi à temps partiel à l’Agence Métropolitaine de Transport. « J’adore la boxe, mais je fais attention, si je ne faisais pas d’autres choses, je ne ferais que ça », affirme celui qui a été nommé entraîneur de l’année par la FQBO en 2012.

Passionné par tout ce qui entoure la boxe, Rénald a ouvert un blogue, il y a un an, dans le but de provoquer des échanges entre entraîneurs de boxe et, le cas échéant, stimuler leur sens critique. Vous pourrez en apprendre sur les techniques d’entraînement en lisant ses séminaires fort instructifs.

Concernant ses objectifs à titre d’entraîneur, Rénald nous avoue qu’il ne cherche pas à former des champions du monde. « Parfois tu peux perdre mais être bon, il y a bien des facteurs que l’on ne contrôle pas. Je ne suis pas un gars qui met de l’accent sur le résultat, je priorise plutôt de bien accomplir mon travail, la façon de faire. Si je ne suis pas fier de moi, je me sens mal », conclut le philosophe d’expérience.

6 Comments

  1. Martial Lalancette

    4 août 2014 at 18 h 02 min

    Raynald à toujours été un passionné dans tout ce qu’il a fait je ne suis donc pas surpris de sa réussite Bravo faudrais que j’aille voir le programme de St- Hilaire.

  2. Normand Grimard

    5 août 2014 at 8 h 12 min

    M. Boisvert est un des meilleurs entraîneurs avec qui j’ai eu le privilège de travailler. Ouvert d’esprit et avangardiste, Rénald possède tout un bagage d’expérience, du Old school Boxing jusqu’aux méthodes courantes!

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