Francis Lafrenière : «Les combats locaux sont nécessaires pour évaluer la vraie valeur de certains boxeurs»

Par Martin Achard

Le spectaculaire Francis Lafrenière (4-5-2, 3 K.O.), un combattant axé sur l’offensive qui donne toujours à voir des combats riches en action, affrontera le boxeur de la Colombie-Britannique Roberto McLellan (6-2-1, 3 K.O.) vendredi soir en finale d’un gala présenté par les frères Grant au Holiday Inn de Pointe-Claire. Le Québécois aura ainsi la chance de récolter une seconde victoire d’affilée contre un ancien champion canadien, lui qui avait disposé d’Éric Roy par K.O. au 3e round en novembre 2013. Il a bien voulu répondre hier à nos questions.

12rounds.ca: Ton entraîneur Howard Grant et son frère, Otis, se sont récemment lancés dans la promotion d’évènements, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour toi. Quels sont tes objectifs en boxe à court, à moyen et à long terme?

F. Lafrenière: À court terme, l’un de mes buts est de me battre régulièrement, au moins quatre fois par année, en ayant le temps de bien me préparer pour chacun de mes combats. Sur les onze combats que j’ai effectués jusqu’ici, je dirais que j’ai pu faire seulement deux camps d’entraînement complets, puisque les autres combats m’ont été offerts avec un court préavis ou même à la dernière minute. C’était loin d’être idéal, et j’aimerais dans l’avenir éviter le plus possible ce genre de situation.

À moyen terme, j’aimerais mettre la main sur un titre mineur, par exemple une ceinture de champion canadien. Et à long terme, qui sait? Tous les boxeurs désirent percer au niveau international.

12rounds.ca: Tu as offert de très belles performances chaque fois que tu t’es battu dans les Maritimes et en Ontario, notamment contre les étoiles montantes du Canada anglais Brandon Brewer (deux fois) et Brandon Cook. Est-ce que tu as reçu d’autres offres des promoteurs de ces deux provinces, que tu n’as pas pu saisir ou qu’il était mieux de refuser?

F. Lafrenière: Oui, plusieurs. Je me suis fait offrir des combats à Moncton, à Halifax et même un second combat contre Brandon Cook, que j’avais affronté à son premier combat professionnel en février 2011. Pour la revanche contre Cook, nous ne disposions que de deux jours de préavis! Je voulais accepter, mais mon entraîneur était contre l’idée. Je suis d’accord avec le point de vue de Howard aujourd’hui. Pourquoi retourner en Ontario dans les conditions que l’on nous offrait? Surtout que les juges avaient accordé une décision partagée à Cook lors de notre affrontement de 2011, alors que la décision aurait facilement pu me revenir.

Cela dit, je demeure parfaitement disposé à me battre hors du Québec, si on m’accorde un temps de préparation correct et si on m’offre une bourse raisonnable, particulièrement si le combat est un affrontement de huit ou de dix rounds.

12rounds.ca: Que sais-tu de ton adversaire de vendredi, Roberto McLellan?

F. Lafrenière: Absolument rien! Nous ne l’avons jamais vu boxer et aucun vidéo de ses combats n’est disponible. Qu’en sais-tu, toi?

12rounds.ca: J’ai vu son dernier combat, en mars 2013, contre Fitz Vanderpool. Il a perdu une décision unanime en dix rounds, mais si j’avais été juge, j’aurais remis une carte de pointage en sa faveur. Tous les rounds ont été serrés, mais dans une majorité d’entre eux, il m’a semblé avoir l’avantage. Il était un peu plus actif que Vanderpool et il a placé plus de coups grâce à ses combinaisons.

Sur le plan du style, McLellan est clairement un boxeur, pas un «pressure fighter» ou un cogneur. Techniquement et physiquement parlant, je dirais (si mon souvenir est exact) qu’il ne possède pas d’habiletés exceptionnelles, mais qu’il fait tout assez bien. L’aspect de lui qui m’a sans doute le plus impressionné est sa bonne gestion de l’énergie. Son combat contre Vanderpool était son premier en deux ans, et il n’avait jamais dépassé le sixième round auparavant; pourtant, il a fait les dix rounds sans problème, et il n’a pas connu de baisse de régime.

12rounds.ca: Camille Estephan d’Eye of the Tiger Management (EOTTM) a déclaré il y a quelques semaines qu’il comptait organiser dorénavant davantage de combats locaux. Tu n’es pas affilié à EOTTM, mais, en tant que boxeur qui n’a jamais reculé devant les défis, que penses-tu de cette décision?

F. Lafrenière: Je l’approuve à 100%! C’est une approche qui a fonctionné il y a quelques décennies, alors que des affrontements opposant deux Québécois suscitaient souvent le même intérêt que des combats de championnat. Privilégier les combats locaux pourrait mener à un plus grand nombre de galas au Québec, et donc à plus de possibilités de combats pour les boxeurs d’ici.

Par ailleurs, les combats locaux, que ce soit à l’échelle québécoise ou canadienne, sont nécessaires pour évaluer la vraie valeur de certains boxeurs. Un combattant peut avoir une fiche de 10-0, mais s’il n’a affronté que des adversaires étrangers que personne ne connaît, est-il vraiment aussi bon que le laisserait supposer sa fiche immaculée? On sait que ce n’est pas toujours le cas.

12rounds.ca: Y a-t-il quelque chose que tu aimerais ajouter en terminant?

F. Lafrenière: Oui, je tiens à remercier sincèrement tout le monde qui est derrière moi pour mon combat de vendredi. Ça inclut mes commanditaires, mes fans, et tous les membres de mon club, le Club de boxe Lafrenière à Saint-Clet. Leur support m’est précieux et je l’apprécie grandement!

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