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Le retour des duels entre lourds québécois

Par Jean-Luc Autret

En plus de la 1ere défense obligatoire pour « Superman », samedi  le 30 novembre à Québec, nous aurons droit à un duel de 10 rounds entre Didier Bence (9-0-0, 3 KO) et le champion du Canadian Professional Boxing Council (CPBC) Éric Martel-Bahoeli (9-3-0, 6 KO).

Une nouvelle époque pour les poids lourds

Plusieurs se rappellent de l’époque pas si lointaine des L’Heureux, Cadieux et Bergeron, c’était en 2006-2007. Les astres sont maintenant alignés pour permettre plusieurs duels semblables à celui du 8 juin entre Bence et Barrak.

En plus de Bence et Martel, le 30 novembre, Sylvera Louis (5-2-0, 2 KO) montera sur un ring de boxe ce jour-là. Il sera en action à Mississauga et pourrait bien être le prochain adversaire de Didier Bence lors du gala du 18 janvier. Dans le même sens, Éric Barrak (7-1-0, 6 KO) remontera sur le ring le même soir pour affronter le montréalais d’origine colombienne Oscar Rivas (12-0-0, 7 KO). Nous vous offrons une mise au point de la progression de ces deux boxeurs ainsi que de Sylvera Louis.

Martel, 1er champion canadien depuis David Cadieux

Sur une période d’un an, 2011-2012, « The Hammer » a subi trois défaites (Louis DU6, Olubuwale TKO8, Dinu TKO4) bien difficiles. Il aurait pu mettre un terme à sa carrière, mais au contraire, après cette période pénible moralement, il a pris conscience de tout son potentiel et sa motivation a été décuplée.

Ne pouvant compter sur l’appui d’un promoteur, il a choisi de se rendre à Calgary pour donner un nouvel élan à sa carrière. À deux occasions, Martel a affronté le torontois Raymond Olubowale. À son 1er voyage, il a perdu, mais il a appris beaucoup au point où le 4 avril dernier, il a remporté son combat dès le sixième round devenant ainsi le détenteur d’un titre canadien chez les poids lourds, un exploit que L’Heureux et Cadieux ont réalisé il y a quelques années.

« Le premier combat a été tout un spectacle pour les amateurs. À chaque round, chaque boxeur était à un coup de poing d’envoyer son rival au pays des rêves. Ce fut aussi un tournant pour Éric, malgré sa défaite, il a eu un déclic, il a cru réellement en ses capacités de devenir champion canadien et c’est ce qu’il a fait en avril dernier » nous a expliqué son entraîneur, François Duguay.

Depuis un peu plus de deux semaines, Éric Martel se prépare pour son duel avec Didier Bence. Bien que leur combat soit prévu pour 10 rounds, il n’impliquera pas le titre canadien du boxeur de 32 ans. Il s’agit d’une décision de GYM qui a préféré ne pas payer la sanction de 5000 $ à la Régie des sports de combat.

Martel et Bence se sont affrontés chez les amateurs à deux reprises, en 2007, et en 2008. À chaque fois, la vitesse de Bence l’a emporté sur la puissance de Martel. Pour gagner ce 3e combat, le clan Martel a prévu une centaine de rounds de « sparring » avec les Steven Denis, Jean-François Delisle et Jonathan L’Heureux, trois boxeurs amateurs de la région de Québec.

Fait intéressant à savoir, depuis sa victoire pour le titre de la CPBC, Martel a reçu plusieurs offres de combats à l’étranger. Le fait d’être champion canadien a eu une incidence certaine sur sa notoriété. Malheureusement, chaque proposition était faite avec un court délai avant le combat, et il a donc préféré passer son tour.

Le 30 novembre, Martel montera sur le ring à son poids habituel, environ 255 livres. Il sera avantagé par 25 à 30 livres, en plus de ses deux pouces de hauteur et de sa portée plus longue. Autre avantage de son côté, la foule l’appuiera bruyamment. Loin de prendre ce combat pour l’apothéose de sa carrière, il est déjà prévu que Martel se rendra à Calgary en avril prochain pour défendre son titre acquis dans la même ville.

« Big Daddy » Bence transformé en moins d’un an

Sept fois champion canadien, Didier Bence a eu un parcours amateur porté sur la scène internationale à partir de 2007. Il a remporté l’or aux qualifications des jeux panaméricains, en plus de participer à un championnat du monde, aux qualifications olympiques et à de multiples autres compétitions.

Pour GYM, son arrivée chez les pros en 2011 représentait une recrue de grand talent, mais après moins de deux ans plusieurs observateurs avaient remarqué que des choses clochaient. Son divorce avec Marc Ramsay à la fin de 2012, en a inquiété plus d’un. Le promoteur montréalais allait-il respecter son contrat de trois ans et l’appuyer de la même façon qu’avant ?

Depuis janvier dernier, le résident de Repentigny est entraîné par Chris Johnson, un Jamaïcain qui a remporté une médaille de bronze aux olympiques de 1992 pour le Canada. Didier avait besoin d’un entraîneur qui lui accorde son attention à temps plein, c’est ce qu’il retrouve à Toronto lorsqu’il quitte sa famille pour se concentrer sur la boxe.

Le boxeur de 26 ans a relevé avec brio trois défis depuis. Son physique a considérablement changé en quelques mois, sans parler de sa mobilité qui s’est grandement améliorée. Mais le plus important changement est mental. « J’ai retrouvé ma flamme avec Chris, je suis motivé comme jamais. J’ai confiance en mes moyens et c’est pourquoi j’ai été aussi dominant contre Éric Barrak en juin dernier », affirme Didier Bence.

En vue de son duel avec Martel, Bence a déjà passé trois semaines et demie à Toronto et il y sera pour les cinq semaines précédant ce combat. Il a comme partenaire d’entraînement deux boxeurs mesurant chacun 6 pieds 5 pouces. « Il s’agit de ma plus longue préparation pour un combat, je serai plus que prêt. J’aurais aimé me battre pour le titre canadien, mais ce n’est pas plus grave que ça. Je vais viser le KO si Éric montre la moindre faiblesse » d’ajouter Bence.

Sylvera Louis, dit le trouble-fête

Copropriétaire du club de boxe Underdog depuis plus de cinq ans, Sylvera Louis est passionné par la boxe depuis longtemps. Champion canadien amateur en 2008 et en 2009, il a côtoyé Didier Bence lors des qualifications olympiques 2008 et des championnats du monde de 2009 à Milan.

Professionnel depuis mars 2010, « Sly », pour les intimes, conjugue gestion de son club de boxe et progression de sa propre carrière qui doit souvent passer deuxième. Malgré ces embûches et l’absence d’un promoteur à ses côtés, le boxeur de 31 ans a offert plusieurs performances qui nous amènent à le surnommer le trouble-fête.

Tout d’abord, en décembre 2011, Louis s’est rendu à Québec pour rivaliser avec Éric Martel, qui avait déjà en poche son contrat pour son premier duel avec Olubowale. Alors que le boxeur de Québec avait uniquement comme plan de match d’arracher la tête au montréalais, celui-ci a agi intelligemment en l’emportant par décision unanime.

Puis en juin 2012, GYM a proposé à Louis d’affronter Oscar Rivas dans un combat de huit rounds. Ce duel a été très excitant et s’est terminé par une décision partagée en faveur de Rivas, mais personne sur place n’aurait été surpris que ce soit un verdict nul ou même un revers pour Rivas.

Sylvera a fait un changement important au printemps dernier, il est maintenant entraîné par Jean-François Bergeron. Peu de temps après le début de cette nouvelle association, Louis s’est battu à Mississauga face au boxeur de la place Dillon Carman. Bien qu’il ait été secoué par la précision des coups de l’Ontarien, Louis a été patient et a enregistré un TKO au 5e round.

Le 30 novembre, Sylvera retourne en banlieue de Toronto pour offrir une revanche à Carman. Habitué d’être négligé, Louis est très motivé par la possibilité de se frotter ensuite à Didier Bence, le 18 janvier lors du très attendu Pascal VS Bute.

 

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