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Que faut-il penser du combat Deontay Wilder-Bermane Stiverne?

Bermane Stiverne se protégeant contre la droite de Deontay Wilder

Par Martin Achard

Il est frappant de constater ce matin à quel point les médias sociaux regorgent de commentaires négatifs à l’endroit de l’affrontement entre Deontay Wilder et Bermane Stiverne disputé hier soir à Las Vegas, et qui s’est soldé par une victoire par décision unanime de l’Américain en douze rounds (118-109, 119-108 et 120-107).

À en croire plusieurs, aucun des deux pugilistes n’aurait offert une performance valable dans ce combat. Le Québécois et ex-champion en titre n’aurait pas su offrir une opposition digne de ce nom. Et Wilder, même s’il s’est adjugé la ceinture WBC des lourds, n’aurait donc dissipé aucun des doutes qui existaient à son sujet, lui qui, comme on sait, n’avait auparavant jamais disputé plus de quatre rounds en carrière.

Des points de vue aussi critiques sont-ils vraiment justes et raisonnables? Je ne le pense pas.

Bermane Stiverne tentant une contre-attaque avec sa droite

Bermane Stiverne n’a certes pas livré, sur le plan stratégique, un combat parfait. Il s’est trop souvent contenté d’utiliser sa garde comme un bouclier pour bloquer les coups de Wilder, plutôt que de bouger la tête et d’esquiver, ce qui lui aurait permis d’entrer plus facilement à l’intérieur. Par ailleurs, il n’a jamais tenté de «couper le ring», de façon à limiter l’efficacité des déplacements de son rival.

Malgré tout, sa détermination à conserver sa ceinture ne peut être remise en doute. Elle s’est clairement manifestée dans la résilience dont il a fait preuve au deuxième et au septième round, lorsqu’il a été ébranlé. Elle a également transparu dans certaines manœuvres qu’il a tentées et qui, dans d’autres circonstances, auraient pu porter fruit, comme contre-attaquer en puissance, ou encore narguer Wilder pour lui faire perdre son calme et le pousser à commettre une erreur en défensive.

Deontay Wilder utilisant sa pleine portée pour placer un jab

Deontay Wilder, pour sa part, a démontré qu’il était capable d’éviter de tels pièges, ce dont plusieurs doutaient avant le combat. Il a en outre parfaitement dosé ses énergies et mis à profit son avantage de portée comme il le fallait, c’est-à-dire en utilisant abondamment son jab et en lançant de belles droites relativement «straight».

Il est bien entendu évident qu’on ne saurait, à ce stade, comparer Wilder à des grands boxeurs comme Larry Holmes ou Wladimir Klitschko. Mais je pose quand même la question suivante: trouvez-vous que la recette que Wilder a utilisée pour vaincre Stiverne est vraiment différente de celle qu’on a souvent vu appliquer, dans leurs propres combats, ces deux champions?

Pour des raisons qui, personnellement, m’échappent, il est très courant de voir beaucoup d’amateurs de boxe exprimer une négativité extrême après certains combats d’importance, surtout lorsqu’un des deux boxeurs domine nettement, mais sans signer de K.-O. Une telle négativité n’a cependant pas lieu d’être dans le cas de l’affrontement Deontay Wilder-Bermane Stiverne. Il faut plutôt selon moi voir et accepter le combat pour ce qu’il a été, à savoir une performance dominante et efficace d’un jeune pugiliste qui, dans les années à venir, pourrait continuer à rendre considérablement plus intéressante la division des lourds.

 

 

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